Compilation de poèmes - 009


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(4.2 stars; 15 reviews)

Cette compilation comprend une série de poèmes lus, en langue française, pour LibriVox. - Summary by Ezwa (0 hr 47 min)

Chapters

À la rivière du Loir 1:06 Read by BeniaminoMassimo
À une enfant taciturne 1:13 Read by Linda Olsen Fitak
Beaux et grands bâtiments 1:02 Read by BeniaminoMassimo
Le Bédouin et la mer 1:57 Read by Sonia
Bonne nuit à ma mère 1:02 Read by Sonia
Ces marbres que sans bruit la vétusté dénude 1:28 Read by Sonia
Le Charlatan 1:18 Read by Sonia
Elle avait pris ce pli… 1:50 Read by Laurette
Escargots 2:21 Read by Ezwa
L'Étoile disparue 2:11 Read by Linda Olsen Fitak
La Grenouile qui veut se faire aussi grosse que le boeuf 1:37 Read by Linda Olsen Fitak
L'Horloge 1:37 Read by Ezwa
J'ai joué de ton coeur 1:05 Read by Ezwa
La Jeune morte 1:23 Read by Sonia
Lettre IV (À sa femme) 3:43 Read by BeniaminoMassimo
Malheureux, l'an, le mois 1:03 Read by BeniaminoMassimo
Moralité 1:11 Read by Ezwa
La Mort du loup 5:48 Read by Ezwa
Plus ne suis ce que j'ai été 0:37 Read by BeniaminoMassimo
Le Prisonnier 1:06 Read by BeniaminoMassimo
Les Roses de Saadi 0:52 Read by Laurette
Stances 1:45 Read by Sonia
Toc 5:01 Read by Ezwa
Les Trois toc toc 1:24 Read by Linda Olsen Fitak
Un nom 3:30 Read by Ezwa

Reviews

Un exemple:


(5 stars)

Un exemple: Un Nom Alphonse de Lamartine Il est un nom caché dans l’ombre de mon âme, Que j’y lis nuit et jour et qu’aucun œil n’y voit, Comme un anneau perdu que la main d’une femme Dans l’abîme des mers laissa glisser du doigt. Dans l’arche de mon cœur, qui pour lui seul s’entrouvre, Il dort enseveli sous une clef d’airain ; De mystère et de peur mon amour le recouvre, Comme après une fête on referme un écrin. Si vous le demandez, ma lèvre est sans réponse, Mais, tel qu’un talisman formé d’un mot secret, Quand seul avec l’écho ma bouche le prononce, Ma nuit s’ouvre, et dans l’âme un être m’apparaît. En jour éblouissant l’ombre se transfigure ; Des rayons, échappés par les fentes des cieux, Colorent de pudeur une blanche figure Sur qui l’ange ébloui n’ose lever les yeux. C’est une vierge enfant, et qui grandit encore ; Il pleut sur ce matin des beautés et des Jours ; De pensée en pensée on voit son âme éclore, Comme son corps charmant de contours en contours. Un éblouissement de jeunesse et de grâce Fascine le regard où son charme est resté. Quand elle fait un pas, on dirait que l’espace S’éclaire et s’agrandit pour tant de majesté. Dans ses cheveux bronzés jamais le vent ne joue. Dérobant un regard qu’une boucle interrompt, Ils serpentent collés au marbre de sa joue, Jetant l’ombre pensive aux secrets de son front. Son teint calme, et veiné des taches de l’opale, Comme s’il frissonnait avant la passion, Nuance sa fraîcheur des moires d’un lis pâle, Où la bouche a laissé sa moite impression. Sérieuse en naissant jusque dans son sourire, Elle aborde la vie avec recueillement ; Son cœur, profond et lourd chaque fois qu’il respire, Soulève avec son sein un poids de sentiment. Soutenant sur sa main sa tête renversée, Et fronçant les sourcils qui couvrent son œil noir, Elle semble lancer l’éclair de sa pensée Jusqu’à des horizons qu’aucun œil ne peut voir. Comme au sein de ces nuits sans brumes et sans voiles, Où dans leur profondeur l’œil surprend les cieux nus, Dans ses beaux yeux d’enfant, firmament plein d’étoiles, Je vois poindre et nager des astres inconnus. Des splendeurs de cette âme un reflet me traverse ; Il transforme en Éden ce morne et froid séjour. Le flot mort de mon sang s’accélère, et je berce Des mondes de bonheur sur ces vagues d’amour. — Oh ! dites-nous ce nom, ce nom qui fait qu’on aime ; Qui laisse sur la lèvre une saveur de miel ! — Non, je ne le dis pas sur la terre à moi-même ; Je l’emporte au tombeau pour m’embellir le ciel. Florence, 1818.